Réalité Socio-culturelle


Le processus de mise en place des principaux groupes socioculturels est fort complexe. En réalité, le site de Kétou était la propriété des gens appartenant à la grande aire culturelle ADJATADO. Ce sont eux, chefs de terre, qui ont accueilli les nouveaux migrants d’origine Yoruba ou Nago venus d’Ifè à l’Est. Cette migration très ancienne (12ème-13ème siècle) s’est stabilisée vers les années 1900. Ils ont créé le royaume de Kétou jusque dans le Hollidjê, où existaient d’anciens noyaux pré-yoruba, relativement indépendants. Un second courant provenant de l’éclatement du noyau initial d’Ilè-Ifè s’est soldé par la création des royaumes d’Idigny, Towè et Odomèta. Le dernier mouvement concerne les Mahi fuyant les armées danxoméennes. Ils ont créé les royaumes de Kpankou, Adakplamè, Agonli-Kpahou, Ewè, Aguigadji, etc. Ce processus de mise en place des groupes socioculturels explique bien la complexité que présente le peuplement de la commune de Kétou aujourd’hui : les yoruba, les Fon, les Mahi et les Holli.

D'après des récits historiques, le royaume de Kétou serait fondé par le Roi Edé vers le Xe siècle. Certains disent qu'il serait établi au XIe siècle, et d'autres confirment qu'il serait bâti au XIVe siècle. Il faut donc noter que les datations venaient tout simplement des avis partagés d'un auteur à un autre. Il n'existe aucune date exacte concernant l'édification de la ville de Kétou. 

À une époque très lointaine, la ville de Kétou était le siège d'un ancien royaume Yoruba. Ce dernier puise ses origines dans la vieille cité d'Ilé-Ifè qui se trouve au sud-ouest du Nigéria. En effet, la dispersion et les migrations des peuples yoruba résultent des sept progénitures d'un empereur yoruba rappelé Oduduwa. Chacun d'entre eux donna naissance l'un après l'autre ce qui était convenu d'appeler les grands royaumes yoruba. Des royaumes reconnus comme dépositaires légitimes de la couronne yoruba. La tradition précise même que Kétou est indéniablement considérée comme le membre aîné de la famille Yoruba. D'après l'histoire, juste après sa mort, l'empereur Oduduwa laissa derrière lui sept petits enfants et sept princesses. Parmi eux, il y avait une deuxième enfant reconnue comme princesse, devint la mère d'Alaketu. Ce dernier fut devenu l'ancêtre du peuple Kétou.

Quant à la tradition de Kétou, la légende raconte qu'un certain Shopashan serait à l'origine de la fondation du royaume. Celui-ci aurait quitté la cité Ilé-Ifè avec sa famille et d'autres membres de son clan. Son objectif était de vouloir se diriger vers l'ouest, avant de s'installer à Aro. C'est un petit village qui se trouve au nord-est de Kétou. À vive allure, Aro devint trop petit pour la population grandissante du clan, et la décision fut prise de chercher un lieu plus adapté aux besoins du groupe. Le nouveau roi Ede demanda aussitôt conseil auprès d'un vieux chasseur nommé Alalumon, qui lui indiqua l'emplacement de ce qui allait bientôt devenir Kétou. Puis, le roi Ede quitta le petit village Aro avec les 120 familles pour abriter sous l'arbre indiqué par le chasseur Alalumon. Un arbre autour duquel la ville fut née, dont l'emplacement est marqué jusqu'à ce jour



Selon le quatrième Recensement Général de la Population et de l’Habitation (RGPH-4) de 2013, les ethnies les plus dominantes dans la commune de Kétou sont les Yoruba et apparentés (77,7% de la population),  Fon et apparentés (19,6% de la population)  et les peulhs qui représentent 0,8% de la population. 

Sur le plan religieux l’on retrouve essentiellement dans la commune de Kétou le catholicisme (33,3% de la population), l’islam (19,7% de la population), les autres christianismes (12,4% de la population), le vodoun (6,6% de la population), le christianisme céleste (4,9% de la population), les autres protestants (4,3% de la population), le protestantisme méthodiste (2,7% de la population).